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GéMagazine n°272 : Simone de Beauvoir

Juillet-août 2007

« Dès ses quinze ans, elle veut être un écrivain célèbre »

Enseignante, écrivain engagée, Simone de Beauvoir de son vrai nom Simone Lucie Ernestine Marie Bertrand de Beauvoir est issu de la bourgeoisie. Elle défendit la cause des femmes et a inspiré le mouvement féministe. Elle fut la compagne de Jean Paul Sartre jusqu’au décès de ce dernier en 1980. Ils sont tous deux inhumés au cimetière du Montparnasse à Paris. C’est l’une des tombes les plus visitées du cimetière.

 

Sans alliance et une fille adoptive.

Simone de Beauvoir ne s’est jamais mariée ; elle refusa d’épouser Jean Paul Sartre. Simone de Beauvoir s’est éteinte en 1986 à Paris ; elle fut accompagnée par sa fille adoptive, Sylvie Le Bon-Bertrand de Beauvoir. Cette dernière, héritière de l’œuvre de Simone de Beauvoir, a traduit, annoté et publié de nombreux écrits.

Simone de Beauvoir avait une sœur, Hélène (1910-2001), connue comme artiste peintre qui a illustré quelques livres. Celle-ci a épousé le 22 décembre 1942 à Lisbonne, au Portugal, Lionel de Roulet.

Leur père, Georges Bertrand de Beauvoir, avocat à la cour d’appel de Paris, était aussi comédien amateur ; il s’est intéressé à la publicité.

 

Fondeurs de gros fer en Bourgogne.

Les Bertrand de Beauvoir sont connus depuis Edmé Bertrand (n° 32), fondeur de gros fer à La Chaume (Côte d’Or) qui épousa Madeleine Poirier (n° 33). De ce couple sont issus trois enfants : Claude Bertrand (n° 16) ; Nicolas Bertrand, cultivateur et fondeur de fer, et une fille qui a épousé François Parizot, chirurgien à Dancevoir (Haute-Marne).

Claude Bertrand (n° 16) fut baptisé à La Chaume le 5 mars 1757, propriétaire cultivateur, fondeur de plat. Son épouse, Elisabeth de Champeaux (n° 17) est la fille d’un écuyer, juge lieutenant à La Chaume, Georges Edmé de Champeaux (n° 34) et de Marie Charmeroy (n° 35). Georges Edmé de Champeaux présenta ses preuves de noblesse le 24 octobre 1782. Claude et Elisabeth Bertrand de Beauvoir ont eu deux enfants : François Bertrand de Beauvoir (n° 8) et Angélique Joséphine Bertrand de Beauvoir née le 12 août 1797 à La Chaume. Cette dernière a épousé Jean Louis Mignot, propriétaire à Paris. Ils sont décédés tous deux à Paris, respectivement la première, le 6 juin 1875 sur le 6ème arrondissement, le second, le 29 mars 1866 sur le 3ème arrondissement.

 

Employés des contributions.

François Bertrand de Beauvoir (n° 8) fut contrôleur des contributions à Bouchain (Nord), à Argenton (Lot-et-Garonne), et à Saint-Ybard (Corrèze). Ses deux fils, Ernest et Charles Bertrand de Beauvoir furent tous deux fonctionnaires. Ernest Bertrand de Beauvoir (n° 4) fut chef de bureau à la préfecture de la Seine, Charles, son frère, né le 22 février 1840 à Paris, baptisé dans l’église Saint Denis du Saint Sacrement, fut inspecteur des contributions indirectes.

Ernest Bertrand de Beauvoir (n° 4) a, lors d’une mutation pris femme à Arras (Pas-de-Calais) le 28 avril 1870. Quatre enfants ont vu le jour : Hélène Bertrand de Beauvoir née le 3 mai 1871 à Arras, décédée le 20 février 1872 à Paris 5ème ; Gaston Bertrand de Beauvoir né le 15 mars 1874 à Paris 5ème, y est décédé le 5 décembre 1926, propriétaire, allié à Boulazac (Dordogne) le 17 février 1908 à Marguerite Saint-Martin (1886-1930), native de Périgueux ; Hélène B. de Beauvoir née le 18 septembre 1876 à Arras, alliée le 1er mai 1899 à Paris 6ème avec Maurice de Bisschop (1869-1921).

 

Huissier de justice au Luxembourg.

Du couple souche Brasseur, formé par Jean Brasseur (n° 48) et de Marguerite Godfroid (n° 49), est né Alexis Brasseur (n° 24) à Vaux-Chavanne, en Belgique, le 17 juin 1775. Huissier de justice au Luxembourg, il s’est allié en premières noces avec Marguerite Schneider, et en secondes noces le 25 janvier 1821 à Ottange (Moselle) à Anne Marie Schockmel (n° 25), elle-même née à Ottange le 4 janvier 1794. L’un et l’autre sont décédés à Esch-sur-l’Alzette, au Luxembourg. Anne Marie Schockmel (n° 25) est la fille d’un aubergiste d’Ottange, Dominique Schockmel (n° 50).

Françoise Brasseur (n° 3) avait un frère prénommé comme le grand-père paternel, Hubert Brasseur né le 7 octobre 1887 à Verdun (Meuse), lieutenant de génie mort le 22 février 1919 laissant une veuve, Marguerite Harrisson, en charge d’enfants. La fratrie comptait aussi une autre fille, Alice dite Lily Brasseur née le 5 octobre 1890 à Verdun, alliée le 19 avril 1920 à Paris 14ème à Alexis Quintin (1889-1972), chef de bureau au Ministère des travaux publics.

Hubert Brasseur (n° 12), le grand-père, avait épousé la fille de Jean Nicolas Bourgraff (n° 26), professeur de langue et de littérature grecques à l’Athénée Royal Grand-Ducal de Luxembourg, qui fut nommé chevalier de l’ordre royal Grand-Ducal de la couronne de chêne par arrêté royal du 8 juin 1849 pour « récompenser de bons et loyaux services rendus pendant près de quarante ans à l’instruction publique dans le Grand-Duché de Luxembourg ».

 

Les frères Wartelle, militaires et chevaliers de la Légion d’honneur.

Simone Bertrand de Beauvoir avait deux grands-oncles, frères de Léontine Wartelle (n° 5). L’aîné, Alfred Constant Alphonse Wartelle, né le 8 septembre 1840 à Arras, lieutenant colonel d’infanterie, chevalier de la Légion d’honneur [L2748020] a épousé à Arras le 8 août 1871 Marguerite Desgardin (1851-1912), fille d’un marchand brasseur, conseiller municipal d’Arras. Le cadet, Emile Wartelle, propriétaire, est né le 6 février 1843 à Arras ; son mariage fut célébré dans la ville d’Arras le 8 mars 1881 avec Alice Gottran (1858-1936).

L’arrière-grand-père, Constant Wartelle (n° 10), capitaine de la garde nationale, avait trois frères : Charles Wartelle (1804-1884), lieutenant du génie, adjoint au maire d’Arras, conseiller général du Pas-de-Calais ; Louis Amédée Wartelle (1805-1871), lieutenant colonel de cavalerie ; Henri Ferdinand Wartelle (1809-1884), lieutenant colonel d’artillerie, chevalier de la Légion d’honneur [L2748024].

 

Jean Baptiste Wartelle, guillotiné à Arras.

« L’histoire des guillotinés à Arras » [mss.29 et mss.30 aux archives départementales du Pas-de-Calais] fait état du décès de « Jean Baptiste Wartelle (n° 40), âgé de 72 ans, natif d’Arras, veuf de madame Evrard ». Ecuyer, seigneur d’Herlincourt, conseiller d’Artois né le 26 mars 1726 à Arras, Jean Baptiste Wartelle (n° 40) y est décédé le 24 avril 1794 à l’âge de 68 ans. Il s’était marié par deux fois, la première fois le 8 mai 1755 avec Marie Marguerite Wartelle (1726-1766) dont il eut une fille, Marie Marguerite Albérique Rosalie Josèphe Wartelle (1757-1791). Son second mariage fut célébré le 2 mars 1772 à Douai (Nord) avec Louise Constance Evrard (1751-1778) dont deux garçons, Pierre Mathias Joseph Wartelle d’Herlincourt (1773-1856) et Jean Baptiste Wartelle (n° 20). Les frères Wartelle ont émigré pendant la période révolutionnaire, des demandes de passeports figurent sous la cote F7.3564. aux Archives nationales.

 

Marie Anne de Pillersdorf, baronne du saint Empire.

Jean Baptiste Wartelle (n° 20) épousa Marie Anne de Pillersdorf (1772-1829), baronne du Saint Empire. Cette dernière a vu le jour le 2 septembre 1772 à Milonitz, en Moravie, et est décédée le 29 décembre 1829 à Paris, âgée de 57 ans, apparentée semble-t-il au baron Franz von Pillersdorf né le 1er mars 1786 à Brno, en Moravie, et décédé à Vienne (Autriche) le 22 février 1862.

Les origines géographiques des ascendants de Simone de Beauvoir sont à 25% étrangères (Moravie, Belgique et Luxembourg). Un autre quart des berceaux est situé en région Champagne-Ardenne, exclusivement dans le département de la Haute-Marne. La seconde moitié des lieux d’origines se partagent entre Bourgogne, Nord-Pas-de-Calais et Lorraine.

 

Bibliographie :

« A la découverte de leurs racines » de Joseph Valynseele et Denis Grando. ICC, 1988.