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GéMagazine n°260 : Laurent Fabius

Juin 2006

Laurent Fabius est maître des requêtes au Conseil d’Etat depuis 1981, premier adjoint au maire de Grand-Quevilly depuis 2000, député réélu de Seine-Maritime depuis mars 1978. Ministre délégué du budget de 1981 à 1983, puis ministre de l’industrie et de la recherche en 1983 et 1984, il fut ministre de l’économie, des finances et de l’industrie après avoir était Premier ministre de 1984 à 1986.

 

Le clan Fabius.

Laurent Fabius a eu deux enfants de son épouse Françoise Castro, Thomas et Victor Fabius. Il a grandi entouré d’une sœur aînée, Catherine Fabius, costumière de cinéma, et d’un frère, François Fabius, antiquaire, profession qui fut exercée par plusieurs membres de la famille, et ce que plusieurs générations.

André Fabius, le père, était antiquaire ; il était associé à ses deux jeunes frères, Fernand Fabius et Pierre Fabius. Leur frère aîné, Emmanuel Fabius (1895-1984), mort sans postérité, fut marchand d’autographes. La fratrie était composée aussi de Raymond Fabius (1897-1984), fondé de pouvoir d’agent de change qui eut un fils, Bruno Fabius, pianiste ; de Lucienne Fabius enfant morte âgée de  deux mois en 1901 ; et de  Fernand Fabius né en 1902 et Pierre Fabius né en 1905, les deux associés, tous deux sans postérité.

 

La lignée Fabius.

L’ascendance de la famille Fabius en ligne directe remonte à un certain Mathias qui portait alors les nom et prénom de Mathias Lion (n° 32) et vivait dans les années 1770 à Hellimer en Moselle. Les communautés juives n’ont pas tenu de registres d’état civil sous l’Ancien régime à l’exception de quelques syndics de la communauté juive. On possède aussi pour certaines communes du département de la Moselle des registres de « déclarations des naissances des non catholiques antérieures à 1793 », registres pour servir à la conscription militaire. Il a fallu attendre Napoléon 1er pour imposer en 1808 à tout israélite demeurant en France d’opter pour un nom. En 1808, on dénombre 6.506 juifs dans le département de la Moselle. La descendance de Mathias Lion (n° 32) est à Sarrebourg à cette époque. Dans le « Recueil des déclarations de prise de nom patronymique des Juifs de Lorraine en 1808 – Moselle et Meurthe-et-Moselle », on relève Joseph Lion (n° 16) ; il prit le nom de Fabius. Commis marchand à Sarrebourg, il déclare vivre avec son épouse Charlotte Salomon (n° 17) et ses trois enfants. L’aîné nommé Noé Lion né le 25 novembre 1803 fut renommé par son père Auguste Fabius, la fille, Hélaine Lion née le 26 décembre 1805 fut appelée Adélaïde Fabius, et le petit dernier, Emmanuel Esdras Lion né le 18 septembre 1807, Emmanuel Fabius (n° 8). Ce dernier né eut de son épouse Marie Hemmerdinger (n° 9) cinq enfants, Elie Fabius (n° 4), né en 1864 à Haguenau, l’aîné dont descend Laurent Fabius, puis deux enfants jumeaux, Paul et Charlotte Fabius, nés en 1866 à Paris 3ème, et deux filles, Eugénie née en 1868 et Judith née en 1870 à Paris 9ème. Le père, Emmanuel Fabius (n° 8), installé avec sa famille à Paris entre 1864 et 1866, opta pour la France en 1872.

 

La famille Strasburger à New-York.

Louise dite Lise Strasburger-Mortimer (n° 3) a écrit avant 1939 quelques articles sous le pseudonyme d’Agenor Leplat. Elle avait épousé en premières noces le 25 février 1929 à Paris 16ème, un journaliste, André Bollack (1899-1988). Remariée en 1937 à André Fabius (n° 2), elle donna naissance à six enfants.

Lise avait un frère, Laurent Robert Strasburger-Mortimer, célibataire né en 1894, courtier à Paris, et une sœur, Aimée Strasburger-Mortimer, née en 1901, artiste lyrique qui fut autorisée par décret du 5 novembre 1952 à s’appeler Mortimer. C’est d’ailleurs sous ce nom « Aimée Mortimer » que le public la connaît car elle fait partie des femmes ayant marqué l’histoire de la télévision, productrice et présentatrice de plusieurs émissions comme « L’Ecole des Vedettes » où elle reçut pour sa première apparition à la télévision Johnny Hallyday, et « Le temps de la Chance ».

Le père d’Aimée, né Mortimer Strasburger le 10 mars 1863 à New York (Etats-Unis) fut autorisé, par jugement du Tribunal civil de la Seine du 9 juillet 1915 selon une ordonnance de la Cour suprême du comté de New York du 22 décembre 1914 à s’appeler « Louis Strasburger-Mortimer » (n° 6).

Les parents de Louis Strasburger-Mortimer (n° 6) se sont mariés à New York le 13 mars 1861, le père, Louis Strasburger (n° 12), y est décédé le 31 août 1909. La famille Strasburger vécut donc à New York au moins entre 1861 et 1909.

 

Familles de Haguenau

Dans le tome II du « Recueil des déclarations de prise de nom patronymique des Juifs du Bas-Rhin en 1808 », on découvre à Haguenau la famille de Baruch Max (n° 36). Le chef de famille, Baruch Max, se déplace à la mairie et fait la déclaration suivante. Il dit prendre le nom de Bernard Hemmerdinger, que son épouse Schoenel Salomon (n° 37) prend le nom de Jeanne Salomon, et que ses cinq enfants s’appelleront comme suit : Marc alias Mordie né en 1797, Elie alias Elias né en 1799 (n° 18), Madeleine alias Mercle née en 1802, Simon né en 1806 et Brigitte alias Fradel née en 1808.

 

La famille Cahen à Boulay

Salomon Cahen (n° 42/46) est marié avec Anne Lazard (n° 43/47) dont il eut au moins trois enfants pour lesquels il opte en 1808. Il s’agit de Fromette Cahen (n° 21) née le 3 novembre 1800, Rosette Cahen née le 25 août 1804 et Joseph Cahen né le 20 avril 1807. Caroline Cahen (n° 23) née le 2 octobre 1817 est la dernière née de la famille. Le fils de Fromette, Léjanès Isaac-Cerf (n° 10), épousa sa cousine, la fille de Caroline, Juliette Neufelder (n° 11). Le mariage religieux de ces derniers fut célébré le 1er septembre 1867 sur le 4ème arrondissement de Paris, l’époux y est dénommé Cerf Lajeunesse, au lieu de Isaac-Cerf Léjanès. La future demeurait alors 25 rue Michel Le Comte (Paris 3ème), le futur, 92 rue de Bondy, devenue rue René Boulanger (Paris 10ème). C’est un décret du 30 juin 1869 qui fixa définitivement son nom Léjanès Isaac-Cerf.

Le dossier de changement de nom dresse l’ascendance de Léjanès Isaac-Cerf (n° 10) de la manière suivante. Il est le fils de Lion-Cerf alias Lion-Hertz Isaac (n° 20), né à Sierck le 26 mars 1802, et le petit-fils du côté paternel de Hertz Isaac (n° 40) natif de Gousweiler, en Prusse. Ce dernier né dans les années 1765 s’est établi en France en 1796 comme marchand de chevaux et épousé Keilgen Lion (n° 41). Kertz Isaac (n° 40) s’éteignit le 29 septembre 1841 à Rettel (Moselle) ; il était le fils d’un boucher, Cerf Isaac (n° 80) et de Thérèse Isaac (n° 81).

 

Les Löwenstein, frères associés comme antiquaires à Francfort-sur-le-Main.

Alice Blanche Löwenstein (n° 7) est assistée à son mariage d’un oncle nommé « Louis, baron de Löwenstein, négociant, consul général de Perse », âgé de 47 ans en 1893, donc né vers 1846, domicilié alors à Paris 9ème au n° 24 rue Le Peletier.

Les parents d’Alice Blanche Löwenstein (n° 7) sont cousins germains. Siefried Löwenstein (n° 14) est le fils d’Abraham ; Rosette Löwenstein (n° 14) est la fille de Marcus. Abraham et Marcus Löwenstein sont tous deux frères et fils de Feist Löwenstein qui apparaît par deux fois dans cette ascendance et porte donc les n° 56 et 60 ; ils sont tous les deux associés comme antiquaires à Francfort-sur-le-Main, ville annexée à la Prusse en 1866 et où fut signé le traité mettant fin à la guerre de 1870-1871.

 

Bibliographie :

« A la découverte de leurs racines » de Joseph Valynseele et Denis Grando. Seconde série. ICC 1994.

« Mariages religieux juifs à Paris 1848-1872 ». Données recueillies par Anne Lifshitz-Krams. Edité par le Cercle de Généalogie Juive. Paris 1996.

 « Recueil des déclarations de prise de nom patronymique des Juifs du Bas-Rhin en 1808 ». Relevés effectués par Pierre Katz. Tome II : de Haguenau à Mutzig. Edité par le Cercle de Généalogie Juive. Paris 1997.

« Recueil des déclarations de prise de nom patronymique des Juifs de Lorraine en 1808 – Moselle et Meurthe-et-Moselle ». Relevés effectués par Pierre Katz. Edité par le Cercle de Généalogie Juive. Paris 1999.